PartnerschaftPublikationsdatum 04.04.2021

Le Musée BIBLE+ORIENT, partenaire du Festival international du film archéologique de Nyon


Le Musée BIBLE+ORIENT a bénéficié cette année d’un partenariat avec le Festival International du Film d’Archéologie de Nyon (FIFAN) qui s’est déroulé exceptionnellement en ligne du 24 mars au 4 avril 2021.

Plusieurs séances ont été présentées depuis le Musée BIBLE+ORIENT dont notamment celle intitulée «Bible et archéologie». Parmi les films diffusés à cette occasion, nous retiendrons «l’Arche d’Alliance, aux origines de la Bible», de Thierry Ragobert, qui a remporté le prix spécial du jury. Ce film raconte les fouilles menées conjointement par Israël Finkenstein, professeur d’archéologie à l’Université de Tel-Aviv et Thomas Römer, titulaire de la chaire Milieux bibliques au Collège de France, sur le site de Kiriath-Jearim, où l’Arche d’Alliance contenant les textes de loi donnés par Yahvé à Moïse, aurait fait halte. Un entretien avec Thomas Römer a pu être réalisé en direct.

Un autre film particulièrement intéressant pour le Musée a été diffusé le 27 mars: «Les visages oubliés de Palmyre», de Meyar Al-Roumil, dans lequel sont relatées les recherches de l’archéologue danoise Rubina Raya. Celle-ci a en effet recensé un grand nombre de portraits de femmes et d’hommes provenant des tombes de Palmyre et disséminés aujourd’hui dans le monde entier, jusqu’à Fribourg, le BOM en possédant un très bel exemplaire (cf. photo ci-contre).

Voici ce qu’a rapporté Rubina Raya à propos de ce portrait dans une interview donnée à Christophe Goumand, directeur du FIFAN:

«Il s’agit d’un magnifique portrait féminin qui fermait une niche dans une tombe souterraine de Palmyre. On peut le dater de la fin du IIe, début du IIIe siècle.

Il représente une femme qui tient son voile de la main droite comme on le voit sur de nombreux portraits féminins de Palmyre. Elle tient sur son bras gauche un enfant qui n’est pas représenté comme un enfant ou un bébé, mais comme un adulte miniature. C’était la manière dont étaient représentés les enfants dans la région de Palmyre. La femme porte des bijoux, ce qui est très commun sur ce type de portrait. De même pour le bandeau qui tient ses cheveux, il est tout à fait dans la tradition palmyrénienne de cette période.

La main qui tient le voile est prête à le rabattre sur le visage comme on le voit sur des représentations de processions religieuses de Palmyre. Lors de cérémonies religieuses ou funéraires, les femmes étaient complètement voilées, mais elles se dévoilaient dans la sphère privée, à l’intérieur des tombeaux familiaux, montrant ainsi la richesse de leurs bijoux et vêtements indiquant ainsi leur statut social.

Il y a plus de 1100 portraits de ce type recensés. Les noms gravés sur les portraits ne donnent que le prénom des personnes car ils étaient déposés dans des caveaux familiaux dont le nom était mentionné à l’entrée. Il ne sera donc jamais possible d’identifier la provenance exacte de ce buste et de connaître le nom de famille de cette femme et son enfant.»

L’inscription, gravée à l’arrière-plan du portrait, a été soumise à Jean-Baptiste Yon, directeur de recherches CNRS à l’Institut français du ProcheOrient. De nouvelles photos en lumière rasante lui sont nécessaires pour déterminer l’identité de cette femme.

Le festival s’est clos le 4 avril avec plus de 6700 visionnements. Les spectateurs qui se sont connectés sont issus tout d’abord de France, puis de Suisse, du Canada, des Etats-Unis et de Belgique. Une belle occasion de faire rayonner le BOM au-delà des frontières nationales!

Portrait d‘une femme sculpté sur une dalle de calcaire obturant à l‘origine la niche funéraire d‘un caveau familial. Ht: 52 cm. Palmyre (Syrie), autour de 200 ap. J.-C.