NominationPublié le 01.11.2018

Nouvelle directrice exécutive pour le Musée


Lors de sa réunion du 20 juin 2018, le Conseil de Fondation BIBLE+ORIENT a élu Mme Marie-
France Meylan Krause comme nouvelle directrice exécutive du Musée BIBLE+ORIENT. L’occasion de faire plus ample connaissance avec cette archéologue passionnée.

Marie-France Meylan Krause, comment en êtes-vous arrivée à vous intéresser au Musée BIBLE+ORIENT?

Cela fait près de trente ans que j’étudie et analyse la culture matérielle des Romains: tout d’abord durant mes études à l’Université de Fribourg, puis en travaillant sur le site romain de Marsens pour mon mémoire de licence, en menant ensuite un projet de recherche sur le Palatin à Rome, puis à Pompéi, en devenant enfin conservatrice, puis directrice des Sites et Musées romains d’Avenches. Bien que l’époque romaine offre d’infinies possibilités de réflexions et d’approfondissement, le moment est venu pour moi d’explorer aujourd’hui de nouveaux horizons. Le déclencheur a été une suite de voyages assez rapprochés, d’abord, en Syrie, juste avant le commencement de la guerre, puis au Liban, en Jordanie et en Iran. Ma curiosité a été aiguisée par ces cultures que je ne connaissais que de loin, surtout par les rapports qu’elles ont entretenues avec les Grecs et les Romains et le plus souvent vues par le prisme d’une vision toute occidentale. Aussi lorsque j’ai appris que le Musée BIBLE+ORIENT cherchait un nouveau directeur, je me suis dit que c’était l’occasion de progresser un peu dans mes approches et mes connaissances des cultures du Proche-Orient ancien, tout en pouvant offrir les compétences et connaissances acquises dans le domaine muséal. J’éprouvais de plus le désir de réduire quelque peu mon temps de travail afin de pouvoir me consacrer à de nouveaux projets.

Connaissiez-vous déjà les collections du Musée BIBLE+ORIENT?

Oui, je connaissais leur existence et j’avais déjà eu l’occasion de visiter le Musée. J’ai étudié l’archéologie classique à l’Université de Fribourg entre 1979 et 1984. Les bibliothèques d’archéologie et de théologie ne faisaient alors qu’une; aussi croisions-nous régulièrement les professeurs de cette Faculté. C’est à ce moment-là que j’ai fait la connaissance d’Othmar Keel qui initiait sa collection, notamment de cylindres-sceaux. J’avais une amie d’études qui de temps à autres allait faire des moulages de ces objets pour le Prof. Keel et je l’accompagnais parfois. J’étais littéralement fascinée par la précision et la richesse des informations diffusées par ces objets miniatures.

Quels sont selon vous les points forts à développer pour ce Musée ces prochaines années?

Pour moi, en dehors des activités scientifiques du Musée, il y a clairement deux grandes options stratégiques à déployer: la première est la conservation et la sécurité des collections afin de pouvoir les transmettre aux générations futures dans de bonnes conditions. La seconde est le rayonnement de l’institution. Le Musée BIBLE+ORIENT, dont les collections spécifiques sont déjà largement connues par les spécialistes du monde entier, devra en effet chercher ces prochaines années à mieux encore s’intégrer au sein de l’Université de Fribourg. Il s’efforcera également à se rapprocher du grand public et des écoles. L’un de de ses objectifs sera de plus d’avoir une plus grande visibilité au propre comme au figuré: le Musée est en effet physiquement peu mis en évidence: mal signalé par des panneaux rouges plutôt discrets, situé dans une rue sans nom et peu engageante. Il s’agira en outre de faire mieux connaître ses collections, de les valoriser par des expositions et/ou des actions ponctuelles, de même qu’en organisant une médiation culturelle adaptée. Il me semble important enfin que le Musée BIBLE+ORIENT étende ses relations et collaborations aux milieux francophones et se positionne comme un acteur majeur du paysage (multi)culturel fribourgeois.

Voyez-vous déjà les défis à surmonter?

Parmi les défis importants figurent notamment la constitution d’une équipe pour ce Musée. Il est important qu’il puisse véritablement voler un jour de ses propres ailes, c’est à dire que son budget soit équilibré et que le poste de responsable des collections soit stabilisé. Il serait bon ensuite d’en augmenter quelque peu les effectifs. Un/e médiateur/trice culturel/le serait un atout, notamment pour mieux intégrer ce musée dans les activités scolaires et familiales, en développant des ateliers, des projets participatifs, des visites adaptées, de nouveaux supports de communication, qui permettent aux familles et aux classes d’école de se familiariser avec les collections et l’histoire plurimillénaire que raconte le Musée BIBLE+ORIENT.